Sanofi va produire le vaccin de Johnson & Johnson en France
Le fabricant français de médicaments Sanofi a déclaré fin Février qu’il apporterait son soutien à la fabrication du vaccin COVID-19 développé par son rival américain Johnson & Johnson afin de répondre à la demande mondiale afin de répondre à la pénurie de vaccins en France pour prévenir la propagation du Covid-19 sur le territoire français après les dernières vagues de confinement qui ont été décidées par le gouvernement Castex .
Dans un communiqué, Sanofi a annoncé son partenariat avec les sociétés “Janssen pharmaceutical NV” et “Janssen pharmaceuticals, Inc. ” de Johnson & Johnson, et a précisé qu’il attendait l’approbation des autorités américaines et européennes pour produire et commercialiser le vaccin.
Une fois l’autorisation obtenue, précise le communiqué, le fabricant français de médicaments donnera à Johnson & Johnson l’accès à son usine de fabrication de vaccins de la ville de Lyon pour formuler et remplir des flacons du candidat vaccin de Janssen, produisant environ 12 millions de doses par mois.
Il s’agit du deuxième partenariat de Sanofi avec son rival, alors que le développement de son propre vaccin connaît des retards. En janvier dernier, la société avait conclu un accord similaire pour fournir un soutien à la fabrication du vaccin produit conjointement par Pfizer et BioNTech.
Sanofi a également déclaré qu’il avait repris lundi l’essai de phase 2 sur son propre vaccin COVID-19 en collaboration avec le britannique GSK.
La nouvelle étude évaluera la sécurité, la réactogénicité et l’immunogénicité du vaccin chez 720 volontaires âgés de 18 à 59 ans. En fonction des résultats, la société a déclaré qu’elle espérait lancer l’essai de phase 3 et rendre le vaccin disponible vers la fin de 2021.
Comment fonctionne le vaccin de Johnson & Johnson ?
Le vaccin COVID-19 de Johnson & Johnson utilise une technologie existante qui fait appel à un virus appelé adénovirus, une cause courante d’infections respiratoires. L’ADN de l’adénovirus est modifié de manière à produire une partie essentielle de la particule virale du SRAS-CoV-2, contre laquelle l’organisme développe une réponse immunitaire. L’adénovirus qui délivre la particule d’ADN du SRAS-CoV-2 ne peut pas se multiplier et ne provoque donc pas d’infection. Comme ce système est basé sur des molécules d’ADN stables, il ne nécessite pas de stockage à très basse température, ce qui facilite sa distribution.
En quoi le vaccin de Johnson & Johnson diffère-t-il des autres vaccins COVID-19 disponibles ?
La technologie du vaccin COVID-19 de Pfizer et Moderna utilise du matériel génétique (ARNm) qui code pour des parties de la protéine du virus SRAS-CoV-2. Cet ARNm est protégé par des nanoparticules lipidiques (bulles de graisse) qui, lorsqu’elles sont injectées, amènent les cellules d’une personne à fabriquer des morceaux de particules virales contre lesquelles l’organisme développe une immunité. Comme le matériel génétique est rapidement décomposé, il ne reste que peu de temps dans les cellules de la personne. C’est pourquoi ces vaccins doivent être conservés dans des environnements très froids jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être administrés.
Le vaccin de Johnson & Johnson est-il sûr et efficace ?
Au départ, il a été démontré que le vaccin de Johnson & Johnson produisait des anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez 90 % des personnes qui l’ont reçu après la première dose. La quantité d’anticorps était plus importante chez les personnes ayant reçu deux doses du vaccin. Les données publiées par Johnson & Johnson suggèrent qu’une dose de vaccin était efficace à 66 % pour prévenir les cas modérés à graves de COVID-19 et à 100 % pour prévenir les hospitalisations et les décès liés au COVID-19. Ces données sont en cours d’examen par la Food and Drug Administration américaine afin de déterminer s’il convient d’accorder une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) pour permettre l’utilisation de ce vaccin.
Dans les études sur ce vaccin, personne n’a développé de réaction allergique grave, et les effets secondaires du vaccin étaient similaires à ceux d’autres vaccins, y compris la fièvre ressentie par 9% des volontaires. Le vaccin n’a pas semblé provoquer d’excès de complications graves.
Caroline, rédactrice en chef d’Actualité France.
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